mercredi 9 avril 2008

Il court, il court, le furet....

En arrivant ici, j'étais intriguée par tous ces gens qui courent dans tous les sens, dans le métro, le RER, les rues...tout le monde est pressé. Où courent-ils comme ça?
Chaque matin, à la station Auber/Opéra, il y a un SDF qui se dresse debout face au flot de travailleurs pressés qui envahissent la station de RER et qui courent, passent devant lui sans le voir. Il fait partie du décor.
C'est peut être sa façon à lui de les mettre face à leur indifférence.
Chaque jour dans le métro, des SDF viennent raconter leur vie, leur descente aux enfers: ils travaillaient comme tout le monde, avaient une famille, ignoraient les SDF dans la rue.
Et du jour au lendemain, suite à un drame familial, un décés, un divorce, c'est la dégringolade: perte d'emploi, perte des amis, de la famille, perte de logement..et ça y est! on est SDF.
Je sais que certains récitent cette histoire juste pour faire pitié aux gens et faire la quête, mais ce scénario est malheureusement la vérité dans la majorité des cas.

Chez nous, on n'a pas cette misère. Ou du moins, "il me semble que la misère est moins pénible au soleil" comme le dit Charles Aznavour.
Non sérieux, ce n'est pas le soleil, ce sont les valeurs qui font la différence. Chez nous la famille c'est sacré! Il est inconcevable pour nous de laisser son père ou sa mère dormir dans la rue!
Car ici les SDF on souvent encore de la famille, mais qui ne demande jamais de leurs nouvelles.
Des enfants qui ont quitté le foyer familial dès l'âge de 18ans et qui ne reviennent plus.
Les parents, en cas de problème ont trop d'amour propre pour appeler leurs enfants à la rescousse! Ils préfèrent dormir dans le métro...

C'est triste. C'est l'envers du décor de Paris.